Tout le monde recherche le bonheur.
Cependant, nous le cherchons la plupart du temps en nous aidant du monde extérieur, comme s’il y avait un effet existant à l'extérieur, dans la nature qui puisse affecter notre état intérieur et le transformer en bonheur.
Évidemment ce principe fonctionne jusqu’à un certain degré, une substance extérieure peut changer notre état psychique pour un temps, ou bien simplement le désir pour une chose que l’on réussit à posséder, un état que l’on arrive à atteindre procure un sentiment de bien-être...pour un temps seulement.
Et à l’inverse ne pas obtenir une chose, assouvir un besoin, satisfaire une attente nous rend triste ou malheureux….pour un temps.
Pourtant, que se passerait-il si nous savions comment être heureux sans aide extérieure? Si nous pouvions simplement nous épanouir dans un état constant de joie indépendamment des événements et stimuli?


Être en contact avec cette partie de nous qui n’est pas encore née, qui ne peut pas être malade, qui ne peut pas mourir.

Il semble qu’il y ait deux tendances globales, caricaturales à dessein.
Soit nous pensons ne pas avoir assez d‘argent, soit nous nous consacrons à en avoir toujours davantage, pour nous sentir plus en sécurité et influent en s'intégrant dans une philosophie d’abondance et de prospérité.
Soit nous avons de mauvaises relations amoureuses, soit nous cherchons désespérément l’âme sœur avec laquelle nous nous sentirons entiers, complémentaires, satisfaits.
Soit nous nous sentons seuls et incompris, soit nous cherchons à être célèbres ou simplement reconnus et plébiscités par les amis, la famille, les collègues, la communauté de façon à se sentir fiers.
Soit nous sommes fragiles ou malades, niant ou reniant le corps et son entretien, soit l’on s’acharne à être athlétiques, performants, stéroïdés et être en contrôle total du corps que l’on transforme et modèle devant son miroir.
Tout ceci est évidemment à nuancer, mais il semble que nos tendances oscillent entre ces deux extrêmes : soit nous sommes bloqués dans un état que l’on considère mauvais, soit l’on veut atteindre le sommet qui semble consensuellement le meilleur.
Pour satisfaire et atteindre ces standards élevés promus par la société, nous utilisons des méthodes dites spirituelles et il y a pléthore de ces méthodes répandues sur le net et ailleurs pour atteindre la perfection spirituelle, parmi elles: la méditation, la prière, les lois de l’attraction, la visualisation, la croyance au fait qu’il est possible d’avoir tout ce que l’on souhaite si l’on s’y consacre vraiment..... Toutefois il est important de ne pas se cacher derrière la spiritualité mais de maintenir une position d’observateur pour ne pas sombrer dans une dynamique de nourrissement de l’ego pathologique et pathétique qui se répand malheureusement beaucoup de nos jour. Un ego bien nourri a certainement déjà virulemment réagit à cette introduction, voire arrêté de lire, c’est dommage, c’est souvent lorsqu’on refuse ou qu’on est dans l’incapacité de percevoir, que l’information est la plus importante.
Tout cela pour dire que nous mesurons nos succès spirituels _ chose en soi déjà très égotiste(qui nourrit l'ego)_ à l’aune de notre compte en banque, nos performances et conquêtes sexuelles, notre popularité ou notre forme, silhouette physique.
Pour vous qui avez déjà exploré le détachement, vous réalisez peut-être que tout cela ressemble beaucoup à de l’attachement sous couvert de spiritualité. De l’attachement à ces mêmes choses desquelles nous essayons de nous défaire. L’esprit use de nombreux stratagèmes pour nous persuader de ne pas changer.


Il existe une alternative tierce bien au delà de ces extrêmes simplistes nourris par le monde du désir. Il y a un état d’être, un état d’hyper conscience non qualitative : qui ne s’attache pas à la satisfaction de nos désirs ou non, mais les transcende. Et ceci ne veut absolument pas dire qu’il faut courir après la pauvreté, la solitude, l’aboulie ou la dystrophie.
Imaginez être dans un état d’esprit qui vous permette de vous sentir entier peu importe que vous ayez ou non de l’argent. Imaginez vous sentir complet avec ou sans partenaire de vie. Imaginez vous totalement heureux dans l'anonymat et sans que personne ne soit au courant de vos accomplissements. Imaginez être en contact avec cette partie de vous qui n’est pas encore née, qui ne peut pas être malade, qui ne peut pas mourir et qui n’est jamais assujettie aux contingences de l’humain et du corps physique.
Pour connaître le Soi, l’Atman, le Purusha, la conscience doit se poser dans l’attention pure de ce qui est, doit réaliser ce qui est au delà de toutes ces souffrances de surface. Le but serait de chercher la conscience de ce qui préexiste en permanence comme un tout, ou ce qu’on appelle Union, ou Yoga.


Tout cela ressemble à une publicité pour la pauvreté, la solitude, l’isolement ou la déchéance. Ceux qui promeuvent l’attachement au monde extérieur tenteront de convaincre en disant que tout ce qui vient d’être dit est conçu pour désespérer les gens, ou pour les rendre misérables, passifs et esclaves de leur condition, comme s’il était suggéré que la vie future serait plus satisfaisante. C’est évidemment absurde et à l'opposé du message transmis. Celui ou celle qui cherche à connaître le Soi profond éternel, pur et constamment épanoui peut très bien vivre dans ce monde et profiter de tous ses objets et aspects.
Une telle personne aura forcément un engagement avec son époque et le monde, des relations saines avec sa communauté et son sa ses partenaires, sera naturellement guidé vers une santé solide et une forme physique idoine. Vous l’aurez compris ce ne sont plus des buts à atteindre mais le résultat d’une spiritualité saine. D’aucun diront que commencer sa quête spirituelle en provoquant les conséquences pour espérer les causes peut mettre sur la voie; en effet, mais le piège est grand de devenir dépendant des causes.
L’esprit est habile à nous abuser. Il va nous dire “Ok, alors si je veux plein d’argent, beaucoup de relations sexuelles, devenir célèbre et être en bonne santé, je doit atteindre l’illumination! Héhé, allez c’est parti vers Samadhi, comme ça j'aurais tout ce que je veux!!!””
C’est le jeu de l’esprit qui résiste au changement. Et l’esprit c’est une part de nous qui peut endosser plein de personnalités. Ici il endosse celle de l’ego qui n’est pas prête à négocier et qui s’attache à ce qu’il pense être, et dans son jeu il va imaginer que prétendre se détacher va lui permettre d'accéder à ses désirs d’attachement. Et de nouveau le but principal de la quête spirituelle est balayé pour revenir aux bas instincts d’attachement matériels futiles.
Cependant, celle ou celui qui cherche avec passion et discernement ce centre de conscience pur réalisera que ces effets mentionnés plus haut sont en fait secondaires, et arrivent par moment, comme une récompense dans notre quête, mais aussi comme un rappel à les laisser passer, car ils ne peuvent en aucun cas affecter mon état d’être. Si l’on est dans la conscience du Soi supérieur (sans notion de qualité) l’on peut vivre dans le monde tout en en étant détaché.
Il est tellement facile d’oublier son but lorsqu’on touche à ces satisfactions sensorielles, de se trouver des excuses pour s’arrêter dans sa quête tout en pensant être toujours sur le chemin. La quête du Soi demande une attention permanente, et se rappeler que le bonheur est un état par défaut dans lequel nous sommes naturellement, aide à maintenir le cap, même lorsque ce sont les déboires qui pavent notre chemin et que l’on sombre dans le misérabilisme de l’impuissance.
En fait, en étant vraiment soi même, la vie devient plus simple et évidente. Nourrir ce but produit de nombreux fruits, la vie devient plus poétique symbolique et épanouissante.
Et le jour où l’on s’y attend le moins, à la sortie d’un virage, ou derrière une colline surgit cet indicible, ineffable expérience d’Être…...enfin......puis on reprend le chemin.



PS: toutes les techniques du Yoga tantrique des Nath aident à atteindre cet état d'être. Le chemin est long, les résultat subtils, mais lorsqu'on se retourne avec bienveillance pour observer son parcours l'on ne peut que réaliser à quel point notre être s'est allégé, sa conscience elevée.